Mangouste Anim : entre séries « vintages » et robots-voiliers, un catalogue éclectique
La jeune société a acquis le catalogue d’IDDH, dont les Tortues Ninja – et produira un long-métrage d’animation.
Dans les couloirs de l’auditorium Louis Lumière de Cannes, lors du Mipcom, un stand interpelle : aux côtés d’images animées d’une série 3D où des mechas aux allures futuristes se transforment en bateaux à voile, cohabitent celles, aux couleurs d’époque, de séries d’animation des années et 1980, comme Denver le dernier Dinosaure, Clémentine ou encore Molierissimo. Le catalogue de Mangouste Anim, société de production, de diffusion, d’édition musicale et de merchandising fondée en 2020, est pour le moins éclectique.
2023, « l’année des Tortues »
Il comprend d’abord 13 séries « vintage ». « Une acquisition récente, datant de quelques mois », révèle Caroline Cornot, qui dirige Mangouste Anim. « Après avoir acquis les licences d’Astro-Boy, de Signé Cat’s Eyes et de Cobra, pour le merchandising, Nous avons saisi une opportunité. Le catalogue de séries d’IDDH, société aujourd’hui disparue, était sur le marché. » Mangouste Anim a donc acquis entre autres Moi Renart, Michel Strogoff, Draculito, mon saigneur, et surtout une partie des Tortues Ninja. Mangouste récupère les droits de la série où quatre tortues mutantes se battent à coups de katana et de nunchaku pour les territoires francophones, partagent les droits sur le reste de l’Europe avec la Paramount, et disposent des droits monde sur les 13 épisodes (sur 137) produits uniquement par IDDH.
C’est que, s’enthousiasme Caroline Cornot, 2023 sera selon elle « l’année des tortues » – la Paramount prépare un nouveau film d’animation basé sur les reptiles, alors que le réalisateur américain Michael Bay planche sur un nouveau long-métrage live-action mettant en scène mêmes personnages chéloniens.
Un long travail de restauration
Pour écouler le reste de son catalogue auprès des diffuseurs, Mangouste Anim compte sur la nostalgie des parents. « Ces séries ont un gros pouvoir affectif, et sont transgénérationnelles », estime Caroline Coronot. « Les parents veulent les faire découvrir à leurs enfants. » Elle en veut pour preuve le succès qu’ont obtenu les images de Clémentine qu’elle a postées sur Instagram.
Un long travail de restauration attend cependant la jeune société, la plupart des bandes ayant souffert de n’avoir pas été correctement entretenues. « Restaurer coûte cher. Pour restaurer le mieux possible, il faut partir de la bande-mère, le négatif. Quand on ne l’a pas, on doit partir des bêtas, et ce n’est pas la même qualité. » Mangouste fait appel à plusieurs laboratoires, et espère obtenir les aides à la restauration du CNC.
Un long-métrage sera présenté à Annecy
Mangouste se lance également dans la production, avec une série d’aventures 3D actuellement en développement. Exploitant le concept de voiliers capables de se transformer en robots combattantes lorsque leur équipage parvient à travailler en harmonie lors de régates, le 26×26’, soutenu par la Fondation Beneteau, se veut une porte d’entrée ouverte aux enfants de 6 à 10 ans sur le monde de la voile et ses valeurs, notamment le respect des fonds marins. Les premières images figurent la transformation en pleine mer de ces robots à voile, et ont été réalisées par le studio DADA Animation, de Jérôme Mouscadet, anciennement à la barre de Code Lyoko.
En parallèle, Mangouste annonce qu’elle présentera lors de prochain festival d’Annecy, qui se déroulera du 12 au 17 juin 2023, un film d’animation qu’elle produit. Pour l’heure, la société se concentre sur la vente de ses séries vintage, dont deux, Michel Strogoff et Molierissimo, ont déjà été vendues à TV5 Monde. « Nous travaillons à d’autres ventes, auprès de très gros diffuseurs, que nous ne pouvons pas encore annoncer », précise Caroline Cornot.
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